Foire aux questions

Oui.

Des rapports récents par la plus importante organisation israélienne de défense des droits de la personne, B’tselem, ainsi que par Amnistie internationale, Human Right Watch et la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale en viennent à la conclusion qu’Israël pratique l’apartheid.

Dans la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza, Israël conserve le contrôle des frontières, de l’espace aérien, de la circulation des personnes et des biens, et de la sécurité. Le blocus imposé à la bande de Gaza depuis une quinzaine d’années fait de cette enclave la plus grande prison à ciel ouvert au monde.

Bien que l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza devait initialement être temporaire, plus de 600 000 colons israéliens se sont installés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est, afin d’y rendre le contrôle israélien permanent. Ces colons ont un statut juridique supérieur à celui des résident·e·s palestinien·ne·s en matière de droits civils, d’accès à la terre, de droits de résidence et de liberté de circuler et de construire. 

Les colons juifs implantés dans les territoires occupés sont soumis au droit civil israélien, tandis que les Palestiniens et les Palestiniennes qui habitent ces mêmes territoires sont soumis au droit militaire israélien.

Les citoyen·ne·s palestinien·ne·s d’Israël ont le droit de voter et de présenter leur candidature aux élections, mais subissent une grave discrimination institutionnelle en matière d’éducation, de soins de santé et de droits de résidence. Leur statut de seconde classe a été confirmé par la loi fondamentale d’Israël de 2018, qui stipule que le « droit d’exercer l’autodétermination » en Israël est « réservé au peuple juif ».

En mars 2022, la Knesset israélienne a adopté une loi selon laquelle les Arabes israéliens, citoyens d’Israël, ne peuvent pas étendre la citoyenneté et les droits de résidence permanente à leurs conjoints s’ils épousent des Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza (et d’un certain nombre d’autres pays, comme le Liban et la Syrie). En revanche, toute personne juive peut s’installer en Israël et devenir citoyen israélien.

Certainement pas.

L’État d’Israël est une entité politique comme n’importe quel État. Ses politiques, ses actions et son histoire peuvent être jugées et critiquées, même sévèrement. De telles critiques ne sont pas, en tant que telles, antisémites.

La description d’Israël comme un régime d’apartheid reflète les actions et les politiques du gouvernement d’Israël.

En revanche, l’antisémitisme désigne le racisme, l’hostilité, les préjugés, la diabolisation, la discrimination ou la violence, y compris les crimes haineux, dirigés contre les Juifs et les Juives individuellement ou collectivement, parce qu’ils sont des Juifs ou des Juives. L’expression de l’antisémitisme comprend aussi le fait d’attribuer aux Juifs et aux Juives, en tant que groupe, des caractéristiques ou des comportements perçus comme dangereux, nocifs, effrayants ou menaçants à l’égard des non-Juifs.

Vous pouvez lire la Déclaration de VJI sur l’antisémitisme ici.

Toutes les formes d’abus des droits de la personne doivent être dénoncées, où qu’elles se produisent.

Cette campagne est centrée sur Israël dans le but de réclamer justice pour les personnes qui sont opprimées par cet État. Elle n’excuse ou n’ignore en rien les autres injustices qui existent dans le monde, mais vise à renforcer les droits de la personne dans un des nombreux endroits où ces droits sont violés.

La lutte pour faire respecter les droits de la personne ne peut être limitée par les frontières politiques. Nous devons nous lever contre l’injustice, où qu’elle se produise.

Le Canada est perçu comme un allié d’Israël et pourrait très bien faire valoir cette relation privilégiée pour affirmer son engagement envers l’égalité et la justice partout dans le monde.

Le Canada et Israël ont conclu des ententes bilatérales qui sont censées reposer sur le fondement du droit international. Par exemple :

  • Le Protocole d’entente concernant un Accord de partenariat stratégique Canada-Israël, qui est une entente entre les deux pays concernant la coopération et l’entraide dans le but d’atteindre la prospérité économique et la sécurité, et d’entreprendre des échanges culturels et académiques. Le document indique à plusieurs reprises les idéaux sur lesquels les deux pays sont censés s’entendre, dont : (…) un engagement profond à défendre la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit, et étant solidaires pour protéger conjointement ces valeurs communes (…).
  • L’Accord de libre-échange Canada-Israël (ALECI) vise également à renforcer les intérêts économiques communs des deux pays. La version modernisée de l’accord de 2019 « (…) permet aux entreprises canadiennes de bénéficier d’un meilleur accès au marché israélien », et introduit « de nouveaux éléments inclusifs sur l’égalité entre les sexes, les petites et moyennes entreprises et la responsabilité sociale des entreprises, en plus de mesures de protection des travailleurs et de l’environnement (…) ».
Le premier ministre Justin Trudeau rencontre le premier ministre israélien de l’époque, Benyamin Netanyahu, à Davos, en Suisse, lors du Forum économique mondial. Le 24 janvier 2018 (Photo: Adam Scotti – PMO)

En 2020, le commerce bilatéral des marchandises entre le Canada et Israël se chiffrait à plus de 1,6 milliard de dollars. Les pressions économiques qu’a imposées la communauté internationale à l’Afrique du Sud ont contribué à faire tomber le régime d’apartheid. Le Canada pourrait très bien faire partie d’un mouvement pour appliquer des pressions analogues sur Israël.

Voici un exemple de comment les investissements du Canada dans certaines entreprises israéliennes le rendent complice des violations des droits de la personne. En décembre 2020, le Canada a accordé un contrat de 36,16 millions de dollars à Elbit Systems Ltd. pour l’acquisition d’un drone que le gouvernement a l’intention d’employer pour surveiller les conditions maritimes en Arctique. La technologie développée par Elbit a été conçue et employée à des fins militaires. Le ministère de la Défense israélien a abondamment déployé des armes et des technologies développées par Elbit contre la population civile palestinienne.

Lorsque des pays comme le Canada signent des contrats avec des sociétés comme Elbit, ils valident l’utilisation de la souffrance humaine comme ressource pour la mise à l’essai et le perfectionnement des produits.

Oui.

Par exemple, pour le comité national de la campagne de Boycott, désinvestissement et sanctions (BNC), qui est dirigé par la société civile palestinienne, le régime israélien intègre des éléments d’apartheid, d’occupation militaire et de colonialisme de peuplement.

L’accent qui est placé sur l’apartheid dans le cadre de cette campagne n’exclut d’aucune façon ces autres dimensions, mais cherche à mettre en lumière un aspect central de l’oppression systématique du peuple palestinien.